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Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables
information fournie par AFP 03/12/2025 à 21:23

Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables ( AFP / Oli SCARFF )

Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables ( AFP / Oli SCARFF )

Le Premier ministre a annoncé mercredi une "mission" pour évaluer le coût des énergies renouvelables pour les finances publiques, en plein débat sur le futur énergétique de la France.

Cette mission consacrée à "l’optimisation des soutiens publics aux énergies renouvelables électriques et au stockage d’électricité", a été confiée à Jean-Bernard Lévy, ancien PDG d'EDF, le géant tricolore du nucléaire, et au haut fonctionnaire Thierry Tuot, conseiller d'Etat. Leurs conclusions sont attendues sous 3 mois.

"Dans un contexte budgétaire exigeant et face à la maturité croissante des filières, la mission aura pour objectif de proposer un modèle de soutien plus efficace, plus soutenable et mieux partagé entre acteurs publics et privés", explique Matignon dans un communiqué.

En octobre, Sébastien Lecornu avait donné le ton, en indiquant vouloir réexaminer "la manière dont l'argent public est employé" pour financer les renouvelables.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu assiste à une séance de questions au gouvernement au Sénat, le 26 novembre 2025 à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Le Premier ministre Sébastien Lecornu assiste à une séance de questions au gouvernement au Sénat, le 26 novembre 2025 à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Le sujet est électrique politiquement. Ces derniers mois, le coût des énergies éoliennes et solaires s'est invité dans des débats houleux entre parlementaires pro-renouvelables et pro-nucléaires.

A l'occasion de l'examen d'une proposition de loi, un moratoire sur l'installation de nouvelles capacités d'énergies éoliennes et solaires avait même été voté à l'Assemblée nationale, à l'initiative d'un député LR, soutenu par le Rassemblement national, avant d'être écarté.

- Prix négatifs -

Aujourd'hui, les centrales solaires et éoliennes bénéficient pour la plupart de contrats avec l'Etat, garantissant un prix fixe au producteur, qui ont permis d'accompagner l'essor du secteur.

Les centrales solaires et éoliennes bénéficient pour la plupart de contrats avec l'Etat, garantissant un prix fixe au producteur ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

Les centrales solaires et éoliennes bénéficient pour la plupart de contrats avec l'Etat, garantissant un prix fixe au producteur ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

Mais dans l'actuel contexte de demande électrique en berne, ces installations peuvent générer des surplus d'électricité, parfois accompagnés de prix négatifs. Ce phénomène pèse sur les finances publiques car l'Etat doit payer au producteur la différence entre le prix sur le marché et le prix de référence.

Ces mécanismes de soutien représentent "aujourd’hui un engagement financier majeur pour la puissance publique", estimé à 8,2 milliards d'euros dans le projet de budget 2026, souligne Matignon.

"Après plusieurs années de montée en charge (...) il y a une volonté de remettre les choses à plat", indique à l'AFP une source à Matignon.

La mission devra notamment proposer des pistes "pour mettre en place davantage de flexibilité et de stockage" par batteries, afin de mieux intégrer les renouvelables intrinsèquement intermittentes dans le réseau électrique.

M. Lévy apportera sa compétence d'industriel, en tant qu'ancien patron du géant nucléaire EDF, dont il a aussi piloté la diversification dans les renouvelables, fait valoir Matignon. Thierry Tuot a, lui, été le premier directeur général de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Jean-Bernard Levy avant une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le 14 septembre 2022, alors qu'il était à la tête d'EDF ( AFP / Emmanuel DUNAND )

Jean-Bernard Levy avant une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le 14 septembre 2022, alors qu'il était à la tête d'EDF ( AFP / Emmanuel DUNAND )

Sur le principe, les syndicats des énergies renouvelables ne sont pas contre cet audit qui doit permettre de corriger des situations de "rentes". Mais l'absence du nucléaire dans cette étude interroge, alors que son coût "est celui qui par définition est le plus important", souligne Daniel Bour, chez Enerplan.

Le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jules Nyssen a lui évoqué une "provocation", ironisant sur le fait qu'"en matière de coûts", le chantier du réacteur EPR de Flamanville, "conduit en grande partie" lors du mandat de M. Lévy à EDF, "est un bon exemple".

"Si le travail mené est complet et sérieux, il confirmera que les retombées" des renouvelables "dépassent largement leurs coûts", en évitant de coûteuses importations de pétrole et de gaz, a commenté auprès de l'AFP Bastien Cucq, du Réseau action climat.

Le gouvernement ne compte en tout cas pas attendre la fin de ces travaux pour mettre en place ses annonces sur l'énergie, notamment des mesures pour baisser les prix de l'électricité et accélérer l'électrification des usages.

Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, très critique des renouvelables, a réclamé "une mesure forte" sur les prix, lors d'un entretien mercredi avec Sébastien Lecornu, selon un communiqué du RN.

En parallèle, le gouvernement poursuit ses consultations avec les parlementaires pour publier le décret sur la stratégie énergétique française (dite PPE3) qui accuse déjà deux ans de retard. Matignon promet une décision "courant décembre".

4 commentaires

  • 22:01

    Ben non, car le renouvelable n'est pas suffisant ni suffisamment constant et qu'il nécessite d'autres sources d'énergies émettrices de CO2 pour compenser ses lacunes...


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